"I make large-scale drawings on paper using an old-fashioned dip pen. I use this technique for its intimacy, clarity, and fineness. The drawings consist of countless little coloured ink lines/strokes. They are a manifestation, visualization, and storage of time. It is a very time-consuming process, as it can take months before a drawing is finished.

Seen from a distance, a drawing looks like a flickering painting; up close, it shows microcosms of thousands of lines. Taking distance again—various colours blend together into new hues, and lines cluster to take on new shapes. A situation is created in which you can zoom in and out, where you can choose your own ways of viewing, your own perspective. This duality gives my works a certain amount of tranquility; one can almost disappear into them.

My drawings are intuitively drawn, in a non-objective, abstract way. The drawings could be perceived as emotional landscapes, maps of thinking, abstract networks, or aerial images. The inevitability of the large formats and the sheer amount of work they take to make somehow affects the viewer; they set in motion a sense of recognition about one’s own self and thinking processes.

I am trying to visualize the thinking process, the formation of ideas and concepts concerning our ever-changing interpretations of reality—the creative process itself." - Linda Berger

« Je réalise de grands dessins sur papier à l’aide d’un porte-plume ancien. J’utilise cette technique pour son intimité, sa clarté et sa finesse. Les dessins se composent d’innombrables petits traits/traits d’encre colorée. Ils constituent une manifestation, une visualisation et un stockage du temps. C’est un processus très chronophage, car il peut s’écouler plusieurs mois avant qu’un dessin ne soit terminé.

Vu de loin, un dessin ressemble à une peinture scintillante ; de près, il montre des microcosmes de milliers de traits. En reprenant de la distance, les différentes couleurs se mélangent pour créer de nouvelles teintes, et les traits se regroupent pour former de nouvelles formes. Une situation se crée où l’on peut zoomer et dézoomer, où l’on peut choisir sa propre manière de regarder, sa propre perspective. Cette dualité confère à mes œuvres une certaine tranquillité ; on peut presque s’y perdre.

Mes dessins sont réalisés de manière intuitive, de façon non objective et abstraite. Ils peuvent être perçus comme des paysages émotionnels, des cartes de la pensée, des réseaux abstraits ou des images aériennes. L’inévitabilité des grands formats et la quantité considérable de travail nécessaire à leur réalisation ont, d’une certaine manière, un effet sur le spectateur ; elles suscitent un sentiment de reconnaissance de soi et de ses propres processus de pensée.

J’essaie de visualiser le processus de pensée, la formation d’idées et de concepts concernant nos interprétations en constante évolution de la réalité — le processus créatif lui-même. »