Arnaud L. Vidricaire
Cette œuvre s’inspire de l’univers sensuel et introspectif de Cherish the Day de Sade, chanson dans laquelle l’amour se vit comme un état contemplatif, suspendu dans le temps. Les matériaux choisis; bois brûlé, textures noircies traduisent la profondeur et la densité émotionnelle d’un lien intime, intense mais contenu. Les formes abstraites, mêlées à des signes évoquant une écriture illisible, suggèrent un langage intérieur, intime, que seul le corps ou le silence peut exprimer. Le geste pictural, libre et non hiérarchisé, s’inscrit dans la tradition de l’expressionnisme abstrait américain, où le hasard et la répétition deviennent vecteurs de charge affective. Le feu, ici, n’est pas destructeur, mais révélateur : il grave l’invisible. Comme dans la chanson, le sens n’est pas livré immédiatement ; il se devine, se ressent, se chérit. L’œuvre devient ainsi un espace de résonance entre mémoire, désir et effacement.